Pas de panique, il existe d’autres formes de recyclage !
En effet, sur les quasi 200 000 tonnes de vêtements collectés et triés chaque année en France, 32% sont recyclés !
Si, si, et on va tout de suite vous expliquer comment.
Accrochez-vous, ça devient technique…
Le recyclage peut se scinder en deux types, le downcycling et l’upcycling, autrement dit le « décyclage » et le « surcyclage » – curieusement, ça claque toujours plus en anglais.
Vous allez le constater, le premier n’est clairement pas sexy, mais est aujourd’hui la solution privilégiée. Alors commençons par celui-ci.
1/ Le downcycling : pas sexy mais nécessaire
Le downcycling est un procédé par lequel
on transforme un déchet matériel ou un produit inutile en un nouveau matériau, ou produit de qualité, ou bien de valeur moindre.
Pour faire simple, une fois vos dons de vêtements collectés et triés, une partie de ce qui ne peut pas être reporté est
coupé et transformé en chiffons d’essuyage industriels.
Le reste – la majorité – part à
l’effilochage et a vocation à devenir de nouveaux produits textiles (feutres, rembourrage ou isolants thermiques / acoustiques).
Attention ne vous méprenez pas :
le downcycling n’est pas complètement mauvais en termes de recyclage.
Déjà, et nous sommes tous d’accord : il vaut mieux « downcycler » que de brûler ou de jeter en déchetterie.
Ensuite, l’effilochage est fait par des machines qui peuvent traiter des volumes importants. Or, l’industrialisation est un enjeu majeur dans le recyclage.
Enfin, il existe des débouchés réels dans des secteurs comme le bâtiment et l’automobile avec un potentiel de marché attractif.
Pour autant, le downcycling est souvent considéré comme l’antichambre de la transformation de la matière en combustible = fin du cycle de recyclage (😌).
Or, la condition sine qua non pour boucler la boucle de l’économie circulaire dans le textile, est de réussir à maintenir les propriétés fonctionnelles de la matière – notamment préserver la longueur des fibres – en réduisant les étapes de transformation.
Conclusion : le downcycling c’est bien, mais pas top, next ?
2/ Upcycling : l’avenir du recyclage ?
Vous l’aurez compris, l’upcycling c’est comme le downcycling, sauf qu’à la fin on obtient des produits de qualité ou d’utilité supérieures.
Avec l’upcycling, on recycle « par le haut » !
Attention, nous ne faisons pas référence à la tendance DIY – au demeurant très intéressante –, qui inonde le web de bons conseils sur la manière de transformer vos propres pièces en les customisant, réparant, déchirant, on en passe et des meilleurs…
Pour résoudre notre problème, il est nécessaire de « PENSER GROS» ! :

Car oui, il faut bien trouver une utilité à ces tonnes de vêtements non réutilisables que nous donnons tous les ans. Heureusement,
la raréfaction des matières premières et l’augmentation des coûts de transports font de la revalorisation « par le haut » une opportunité stratégique de long terme.
D’ailleurs, une ribambelle de sociétés ont flairé le bon filon et commencent à se positionner sur le sujet. Et c’est tant mieux !
Des marques de mode comme Les Récupérables se sont développées et proposent de magnifiques collections. D’autres ont trouvé des idées très ingénieuses à l’image de FabBRICK, qui propose de réemployer les vêtements mis au rebut pour en faire un matériau de construction innovant.
3/ Et les boucles ouvertes dans tout ça ?
Non parce que c’est bien beau de faire des briques avec des vêtements, mais il est aussi possible de créer des vêtements à partir de matières non textiles recyclées !
À titre d’exemple, la fibre la plus facile à recycler est le polyester : le polymère est transformé chimiquement en monomère avant d’être retransformé en fibres.
Pour recréer du textile, le polyester recyclé est issu principalement d’autres secteurs, notamment de bouteilles en PET – celles de Coca-Cola par exemple.
Attention, il faut tout de même rester vigilant quant à la quantité d’énergie nécessaire au recyclage des fibres, tout en s’assurant que les produits toxiques potentiellement présents dans les vêtements – teintures, apprêts – ne soient pas remis dans la boucle.
…
Notre double conclusion à ce double article :
1/ Il existe des débuts de solutions mais il faut continuer à investir dans la recherche pour les déployer.
2/ La
massification de la collecte, même si celle-ci peut apparaître contre-productive aujourd’hui, est nécessaire pour permettre
une industrialisation des solutions envisagées et transformer le recyclage de textile de mythe à mine d’or !